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Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques : Tristesse

Méditations Poértiques Alphonse de Lamartine

Méditations poétiques est le premier recueil de poèmes d'Alphonse de Lamartine, publié en 1820. La première édition comportait 24 poèmes. D'autres éditions suivirent ; celle de 1849 comportait alors 41 poèmes. Ce recueil marque l'aboutissement d'un courant de poésie élégiaque caractérisé par de nombreuses allusions mythologiques, une tonalité exclamative, des interrogations ainsi qu'une abondance de périphrases poétiques.

Pour citer l'œuvre : Œuvres complètes de Lamartine Chez l’auteur, 1860, 1 (p. 391-392).

DOUZIÈME

MÉDITATION



TRISTESSE



Ramenez-moi, disais-je, au fortuné rivage
Où Naples réfléchit dans une mer d’azur
Ses palais, ses coteaux, ses astres sans nuage ;
Où l’oranger fleurit sous un ciel toujours pur.
Que tardez-vous ? Partons ! Je veux revoir encore
Le Vésuve enflammé sortant du sein des eaux ;
Je veux de ses hauteurs voir se lever l’aurore ;
Je veux, guidant les pas de celle que j’adore,
Redescendre en rêvant de ces riants coteaux.

Suis-moi dans les détours de ce golfe tranquille ;
Retournons sur ces bords à nos pas si connus,
Aux jardins de Cynthie, au tombeau de Virgile,
Près des débris épars du temple de Vénus :
Là, sous les orangers, sous la vigne fleurie
Dont le pampre flexible au myrte se marie,
Et tresse sur ta tête une voûte de fleurs,
Au doux bruit de la vague ou du vent qui murmure,
Seuls avec notre amour, seuls avec la nature,
La vie et la lumière auront plus de douceurs.
De mes jours pâlissants le flambeau se consume,
Il s’éteint par degrés au souffle du malheur,
Ou s’il jette parfois une faible lueur,
C’est quand ton souvenir dans mon sein le rallume.
Je ne sais si les dieux me permettront enfin
D’achever ici-bas ma pénible journée :
Mon horizon se borne, et mon œil incertain
Ose l’étendre à peine au delà d’une année.

Mais s’il faut périr au matin,

S’il faut, sur une terre au bonheur destinée,

Laisser échapper de ma main
Cette coupe que le destin

Semblait avoir pour moi de roses couronnée,
Je ne demande aux dieux que de guider mes pas
Jusqu’aux bords qu’embellit ta mémoire chérie,
De saluer de loin ces fortunés climats,
Et de mourir aux lieux où j’ai goûté la vie.




Commentaire de texte d'Alphonse de Lamartine : Tristesse

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L'auteur : Alphonse de Lamartine

Lamartine

Alphonse de Lamartine (1790-1869) est un poète, romancier, dramaturge français, ainsi qu'une personnalité politique qui participa à la Révolution de février 1848 et proclama la Deuxième République. Il est l'une des grandes figures du romantisme en France.

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