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Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques : Improvisée à la Grande-Chartreuse

Méditations Poértiques Alphonse de Lamartine

Méditations poétiques est le premier recueil de poèmes d'Alphonse de Lamartine, publié en 1820. La première édition comportait 24 poèmes. D'autres éditions suivirent ; celle de 1849 comportait alors 41 poèmes. Ce recueil marque l'aboutissement d'un courant de poésie élégiaque caractérisé par de nombreuses allusions mythologiques, une tonalité exclamative, des interrogations ainsi qu'une abondance de périphrases poétiques.

Pour citer l'œuvre : Œuvres complètes de Lamartine Chez l’auteur, 1860, 1 (p. 483-484).

VINGT-CINQUIÈME

MÉDITATION



IMPROVISÉE À LA GRANDE-CHARTREUSE



Jéhovah de la terre a consacré les cimes ;
Elles sont de ses pas le divin marchepied ;
C’est là qu’environné de ses foudres sublimes

Il vole, il descend, il s’assied.


Sina, l’Olympe même, en conservent la trace :
L’Oreb, en tressaillant, s’inclina sous ses pas ;
Thor entendit sa voix, Gelboé vit sa face ;

Golgotha pleure son trépas.


Dieu que l’Hébron connaît, Dieu que Cédar adore,
Ta gloire à ces rochers jadis se dévoila ;
Sur le sommet des monts nous te cherchons encore :

Seigneur, réponds-nous ; es-tu là ?


Paisibles habitants de ces saintes retraites,
Comme au pied de ces monts où priait Israël,
Dans le calme des nuits, des hauteurs où vous êtes

N’entendez-vous donc rien du ciel ?


Ne voyez-vous jamais les divines phalanges
Sur vos dômes sacrés descendre et se pencher ?
N’entendez-vous jamais des doux concerts des anges

Retentir l’écho du rocher ?


Quoi ! l’âme en vain regarde, aspire, implore, écoute :
Entre le ciel et nous est-il un mur d’airain ?
Vos yeux toujours levés vers la céleste voûte,

Vos yeux sont-ils levés en vain ?


Pour s’élancer, Seigneur, où ta voix les appelle,
Les astres de la nuit ont des chars de saphirs ;
Pour s’élever à toi, l’aigle au moins a son aile :

Nous n’avons rien que nos soupirs.


Que la voix de tes saints s’élève et te désarme :
La prière du juste est l’encens des mortels.
Et nous, pécheurs, passons : nous n’avons qu’une larme

À répandre sur tes autels.




Commentaire de texte d'Alphonse de Lamartine : Improvisée à la Grande-Chartreuse

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L'auteur : Alphonse de Lamartine

Lamartine

Alphonse de Lamartine (1790-1869) est un poète, romancier, dramaturge français, ainsi qu'une personnalité politique qui participa à la Révolution de février 1848 et proclama la Deuxième République. Il est l'une des grandes figures du romantisme en France.

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